recette pompette (ABY)

« J'suis sûr que je serai le meilleur. Papy m'a appris à cuisiner, tu sais ? »  Ortie leva les yeux au ciel et me suivit docilement dans les couloirs. J'avais décidé, pour m'intégrer plus sérieusement, de me mettre à des clubs. Après tout, ça permettait de se faire des amis non ? En tout cas, j'étais fier de ma maison : les raikous, sous le joug de ce pokémon puissant et si magnifique ! Papy m'avait juré un jour avoir vu un pokémon légendaire, à la robe rouge. Il ne savait pas ce que c'était, mais il avait fui aussitôt ses yeux posés sur lui ; c'était sûrement des cracks, de toute façon.

Je pénétrai dans les cuisines emplies d'autres élèves. L'elekid femelle se tint droite, devant mes jambes, pour jauger la pièce et les gens alentours. Je remarquai que le professeur était occupé, alors j'allai m'installer à une table vide. Je touchai du bout des doigts les fouets, les couverts et les divers ustensiles, avec l'envie furieuse de jouer avec ; après tout, ce petit couteau, là, il ressemblait à une épée non ? « J''espère que je serai pas tout seul, Ort- mince » je venais de faire tomber une bouteille d'huile et un peu du liquide poisseux s'était mis à couler sur la table propre ; je tentai d'éponger avec ce qui me tombait sous la main : un torchon, une éponge, ma manche. « Heu, heu, heu ... C'est pas moi ! » m'écriais-je en faisant volte-face, en entendant le bruit de pas caractéristique derrière moi. J'avais les mains toutes luisantes, et sûrement un peu de terre dans les cheveux : je m'étais amusé un peu avant de venir pour voir la résistance de Ortie. L'elekid émit un grognement et se détourna : ce n'était pas le prof, mais une camarade de classe ! Tout sourire, je tendis une main en oubliant qu'elle était luisante d'huile, l'air un peu idiot.

BOOM ! Quelle journée ! Aby était encore plus en forme que d'habitude. Intenable. Elle s'était levée presque deux heures avant que son réveil ne sonne l'heure du levé. Elle avait été d'une performance digne d'un Férosinge en cours de sport ce matin. Elle avait engloutit son assiette encore plus rapidement qu'un Ronflex et n'avait décidément pas perdu la moindre miette d'énergie. En parlant d'assiette, elle se demandait bien comment elles pouvaient être faites. Elle n'avait jamais cuisiné. Et à lorsqu'elle était encore sur les îles Sevvii, elle était beaucoup trop occupée à partir chasser les grillons pour regarder son père cuisiner. Parce que non, ce n'était pas sa mère qui nourrissait la famille. Hinhin. Quant aux assiettes de l'école... Elles aussi, elles étaient toutes faites.

Du coup, pas de temps à perdre. Selon ses sources top-secrètes, le club de Cuisine allait bientôt se mettre aux fourneaux. Aussi, elle s'empressa de se rendre aux cuisines du club. Evidemment, elle n'avait pas de tenue professionnelle comme certains élèves présents. Mais elle était tut aussi bien en short et t-shirt. Puis, c'était comme un cours d'essai pour elle, alors elle n'avait aucune obligation !
C'était la première fois qu'elle entrait dans un club. Elle savait bien qu'à un moment donné et en rejoindrait un, mais elle s'imaginait mieux dans le club de Parkour à parcourir en long, en large et en travers l'île Brume.

Elle remarqua que certains élèves avaient laissé leur pokémon hors de leur pokéball. Bizarrement, elle ne se voyait pas trop cuisiner avec son Mucuscule et son Piafabec. Ni l'un ni l'autre n'avaient de bras après tout. Muggy salirait tout avec son mucus et on risquerait de glisser dessus, quant à Tiger, il serait un peu encombrant avec ses ailes et irait sans doute picorer à droite et à gauche. Noooon, ils étaient bien dans leur pokéball pour une fois !

C'est alors que la gamine remarqua un camarade de sa maison. Elle le vit renverser de l'huile et tenter d'éponger. S'approchant, souriante, en essayant de ne pas rire trop fort, elle ne pu se retenir quand il se retourna en lui criant « C'est pas moi ! » Aby éclata de rire. Un bon gros rire. Elle en pleurait. Il y en fallait bien peu.
C'est après deux minutes paraissant éternelles qu'elle arrêta de se tenir le ventre et de rire pour saisir la main huileuse de son camarade avec un air tout aussi idiot que lui.

Puis elle resta là, à tenir sa main, bêtement, niaisement, sans bouger un cil ni dire un mot. Comme si elle s'était mise en pause.
 

Normalement, il sortait des cuisines de douces odeurs laissant aux affamés des songes d'appétits rassasiés. Mais si j'étais venu ici, outre mes papilles régulièrement oppressantes, et un estomac où il y avait toujours de la place où fourrer de la nourriture grasse et horriblement calorique, j'avais un certain amour de la cuisine. Oh, ne vous méprenez pas : papy était un fin gourmet, alors que j'étais plutôt hamburgers et graisse au beurre. Mais j'avais un certain talent pour associer le sucré salé, et surtout pour rendre mangeable des choses impensables. Pourtant, cela faisait longtemps que je n'avais tenu tête à une recette, et je me sentais à la foi brûlant d'impatience et un peu gêné, comme si je ne savais où était ma place.

En plus, mes maladresses habituelles allaient rendre les choses difficiles, ici. Tandis que Ortie aidait à essuyer, tout en ignorant la silhouette, je fronçais le nez dans une grimace quand nos mains se touchèrent, peu rancunier du rire qu'elle avait eu. Sa tête me disait quelque chose. Tandis que nos doigts poisseux se décollaient, je tendis un index héroïque vers elle, telle un superman ridé et huileux. « Hé je t'ai déjà vu à la cérémonie ! » Lucidité, dans un éclair. Mon sourire ne fit que s'accentuer, car la fille en question était dans ma maison. Je tapotais la table vide, où j'avais déjà pris place, éclaboussant une camarade derrière moi d'huile ; j'ignorais son grognement et ses mots, je n'avais d'yeux que pour ma camarade. « Y'a d'la place si tu veux ! » Une invitation comme une autre, après tout.

Ortie avait fini d'éponger, mais il restait comme un film luisant et dégoûtant ; je tapotais son front d'un air distrait, en y laissant une marque foncée. Elle plissa les yeux, mécontente, puis alla s'asseoir pour s'éloigner de mes gestes maladroits. « M'appelle Fitzgerald, mais on m'appelle Fitz ou Fitzounet, en général » ma voix porte un peu fort, et quelques regards se tournent vers nous, curieux. « Faut faire heu ...» je regarde la recette inscrite au tableau, « du ragoût au riz. J'suppose qu'il nous faut trouver le riz, du coup.» J'étais partie d'emblée en me disant qu'elle allait faire équipe avec moi. Je m'emparai du paquet de riz, comme si c'était un trophée, et le lui fourrais dans les bras avec un air niais, à coup de gestes brusques et sauvages, comme si je n'avais pas conscience de ma force ou de mon poids. « Tu fais cuire le riz ? Je m'occupe des légumes. » J'en profitais pour me cogner le coude et manquer de me couper un doigt en rattrapant le couteau qui tournait sur lui-même, comme pour désigner quelqu'un dans un jeu. « Hem, j'suis pas maladroit, d'habitude » que je mens, le nez rougissant sous le mensonge ridicule. Je tiens une carotte à moitié fanée dans une main, le couteau dans l'autre, et je hausse les épaules, d'un air contrit. Puis je passe à autre chose, comme un gosse, en babillant à tors et à travers. « C'est trop cool ici, n'empêche. Les Raikous c'est les meilleurs, bien sûr. Et puis, j'avais jamais fait de clubs avant ; certains gamins de Lavanville participaient à des clubs, genre dressage ou élevage, mais moi, Papy voulait jamais parce qu'on avait des herbes à ramasser ; mon papy, c'est celui qui m'a élevé, et on vivait dans une tente, parce qu'on vivait dehors, vu qu'il est herboriste itinérant, tu vois ? »

Et ce, sans respirer. Allez savoir, peut-être que son côté bavard lui a fournit l'évolution ultime : une troisième poumon, lui permettant de parler sans s'arrêter ?

« Ah ? » Ah oui, peut-être qu'ils s'étaient croisés après tout, s'ils étaient tous les deux chez les Raikous. Aby n'en avait pas souvenir. Pour retenir quelque chose, il lui faut généralement un événement très important. La rentrée c'est jamais quelque chose de très marquant. Et de toute manière elle avait passé le jour de sa rentrée avec son premier pokémon.
Aussi, elle s'installa à côté de son camarade en même temps qu'il lui indiquait qu'il y avait de la place à ses côtés.  « Moi c'est Aby ! »

« Le riz ? » Okay, la gamine était clairement larguée. Le riz, ça, elle savait ce que c'était. Il lui avait fourré ça dans les bras comme ça. Hm, un partenaire fort ! « C'est partiiii ! » Elle prit donc une casserole et la posa sur la plaque chauffante électrique. Comme un samouraï qui dégaine son épée, elle ouvrit le paquet de riz. Pas un grain ne s'échappa du paquet. Que de talent. Puis elle versa le riz dans la casserole avant de se mettre à regarder ce que mijotait son camarade.

Aby n'avait jamais cuisiné, mais elle était hyper enthousiaste d'entamer cette séance. Le ragoût de riz, c'est quelque chose d'assez bon normalement. Ca se mange sans faim avec un peu de sauce.

« Ton papy doit être drôlement cool. Et puis c'est vrai qu'on est bien à Raikou ! Ce que je préfère c'est quand on veille tous ensemble au dortoir pour manger de la pizza. Et toi ? Personnellement je pense rejoindre plutôt le club de Parkour ! Tu es content de ton premier pokémon ? C'est cette Elekid ? Vous vous entendez bien ? J'ai vu des élèves qui ne s'entendaient pas avec leur starter !»
Elle se mit donc à bavarder avec son camarade, jusqu'à ce qu'une odeur féroce de cramer se fasse sentir. Suivant son odorat comme un chien de chasse, Aby passa le nez au dessus de sa casserole de riz. Au fond de celle-ci se trouvait des centaines de grains carbonisés, qui continuer à chauffer dans le vide. Parce que oui, ne sachant pas cuisiner, elle avait jeté un œil autour d'elle et avait compris que l'on devait mettre le riz dans la casserole. Revanche, l'eau, ça, elle ne l'avait pas vu.
 

Aby. J'allais retenir ce nom-là. Parce qu'elle avait l'air super sympa - elle s'était un peu moqué de moi, mais qui ne l'aurait pas fait, qui ne le faisait pas ? Je lui pardonnais déjà. Elle avait l'air trop sympa pour que je sois rancunier. Et puis, son enthousiasme me mettait déjà d'entrain ! Je hochais la tête avec détermination, mais, hélas, les choses ne se passaient jamais comme on veut, hein ? On était trop occupés à faire la conversation, sûrement, pour faire vraiment attention à ce qu'on cuisinait. Bah, c'était que de la nourriture. Un peu de ketchup, et le goût bizarre partait. « Oui oui oui, mon papy est cool, c'est lui qui m'a inscrit ici, pour que j'apprenne un peu la vie, ce genre de trucs, tu vois ? » Je hochais la tête bêtement, comme si ce qu'elle disait était un prêche. « Y'a un vrai esprit de camaraderie, je suis certain que les Suicune passent leur temps à travailler dans leur coin, et les Entei à faire des bêtises, mais nous, on est vraiment tous ensemble ! Hm je sais pas trop, ça consiste en quoi le Parkour ? » que je demande, l'air de ne pas y toucher. Je l'aime déjà bien Aby, et si ça me tente bien de faire un club avec elle, je voudrais pas avoir l'air de la coller, quoi.

« Yep, ça c'est Ortie » que je claironne en tapotant de nouveau sa tête. La petite s'étant approchée, en flairant l'odeur de brûlée, tira la langue et tendit une bouteille d'eau à Aby. « Ortie, c'est pas très poli. Bon.» Je vidais la bouteille d'eau dans la casserole qui fit pas mal de fumée et pshiiita bizarrement, mais au moins, le reste du riz flottait. Je levais le pouce vers Aby et repris la discussion. « On est super copains elle et moi » déclarais-je, alors que le regard mi amusé et mi agacé qu'elle me lança prouvait que, bon, peut-être pas si copains que ça, « et je trouve ça super triste de pas s'entendre avec son starter quoi. C'est un compagnon pour la vie ! C'est comme pas s'entendre avec, je sais pas moi ... » Bon, pour les métaphores, on repassera. « Et toi, t'as eu quoi comme pokémon ? T'as pu participer à la sortie capture ? Moi j'ai pas pu, j'étais malade, j'étais trooop dégoûté » geignis-je en coupant les carottes sans avoir pris le temps de les éplucher. C'était meilleur avec la peau non ? Ou c'était les pommes de terres ? Ou les pommes ? Bah, ça cuirait tout pareil, de toute façon ! Je mis le tout dans le cuiseur vapeur, tout fier de nous, alors que certains regards interloqués suivaient nos discussions et nos péripéties. « J'ai hâte de faire la prochaine capture en tout cas. J'suis contente d'avoir trouvé une copine de ma classe, c'est trop cool ! Papy avait peur que je me fasse pas de copains, les garçons de ma ville, Lavanville, à Kantô, nous trouvait bizarres lui et moi, mais c'était que des castornos puants. Tu viens d'où toi ? »

C'était naturel pour lui de parler, de poser toutes ces questions, ses grands yeux bruns posés sur Aby sans la lâcher d'une seule seconde. Il avait oublié où il était, trop occupé à faire connaissance avec la jeune fille.

« Je pense pas qu'on apprenne la vie dans une école... » C'est certain qu'une cancre comme Aby ne pouvait pas trop comprendre comment on pouvait apprendre enfermé dans une école. La gamine a toujours été du genre à vagabonder dans tous les coins et recoins de son île. Elle n'avait pas peur d'attraper les insectes pour les regarder de près, ou de grimper aux arbres pour y voir les fleurs qui étaient en train d'éclore.

La blondinette n'avait jamais pensé à imaginer les autres maisons dans leur quotidien. Mais maintenant que Fitz' en parlait... La maison des Suicune serait certainement toute blanche, ils se baladeraient en blouse et il y aurait des potions en ébullition partout... Des ingénieurs du mal. Si ça se trouve, ils utilisent leurs pokémons comme des cobayes..? Han ! Mais quelle horreur ! Un jour ou l'autre il faudrait qu'Aby s'introduise dans leurs locaux machiavéliques pour découvrir la vérité. Elle ne pourrait pas rester éternellement sans rien faire.
Quant aux Entei... Une arène au milieu de leur salle principale et des combats pokémons violents. Elle voyait les élèves rouges crier et encourager le plus fort pour qu'il mette K.O le plus faible. Il y aurait des paris, l'argent circulerait et certains élèves introduiraient même de l'alcool incognitos... Là non plus, Aby ne pourrait rester sans rien faire. Elle irait aussi s'infiltrer chez cet ennemi. C'était sûr.

« On m'a donné Muggy ! C'est un Mucuscule ! Et oui, c'était une sacrée sortie ! Muggy et moi, on s'est fait attaqué par une Nirondelle. Alors on a fuit mais elle nous a poursuivit. C'est une bande de Piafabec qui s'est mis entre elle et nous. Puis ils l'ont chassé et poursuivit ! Sauf un. Tiger. Il a rejoint notre équipe de lui même, et il est trop mignon. Il a pas un caractère de Piafabec, c'est marrant ! C'est dommage que tu ais raté ça. Y'a des élèves qui ont eut de sacré pokémon ! »

De temps en temps Aby regardait ce que faisait Fitz. Elle voulait apprendre un peu. Mais elle oubliait dès que son regard déviait du plan de travail. En parlant du plan de travail, ça puait drôlement. La casserole de riz bouillonnait dans des couleurs... sombres.
Alors que les autres élèves jetaient parfois des regards bizarres sur le duo de Raikou, le responsable du club de cuisine s'approcha de Fitz et Aby, bras croisés, avec un air contrarié sur le visage.

 

Je fronçais les sourcils - papy m'avait-il menti ? Ne pouvait-on pas apprendre la vie dans une école ? « Je crois qu'il entendait par-là que ça me servirait plus tard. Pas que j'y apprendrais la vie, genre la VIE avec un grand V majuscule. Pour le moment, les cours se passent bien, donc je suppose qu'il avait raison. » Enfin, si par bien on sous-entendait que je n'avais pas encore été renvoyé. Parce que niveau devoirs ou assiduité, on avait mieux. Même un smogo aurait pu mieux faire que moi. Pourtant, j'étais fier d'être ici, parce que je me faisais des amis, et que j'apprenais à m'occuper d'Ortie. Je découvrais des filières, des matières, et j'étais en constante hébétude tel un idiot du village.

« Un minuscule ? » Je ne connaissais pas ce pokémon. J'écoutais, l'air ébahi, l'histoire d'Aby, tout en coupant les carottes en oubliant de les éplucher. Je me souvenais vaguement des cours de papy sur la cuisine, mais on utilisait pas tout ça. C'était sur une vieille marmite sur notre feu de camp. Et puis, je m'en fichais un peu, de la cuisine, en ce moment même. « Sérieux ça a du être trop intense ! Vous avez du avoir peur ! Ca doit être rigolo, un piafabec qui est pas agressif comme un piafabec » gloussais-je en tentant d'imaginer le truc. « Une fois, avec Papy, on a eu des soucis avec un gang de rapasdepic. Ils étaient genre hyper énervés qu'on vienne chercher des herbes près de leur nid. C'est uniquement grâce à notre galopa qu'on a réussi à s'enfuir, sinon je sais pas ce qui se serait passé. » Je me souvenais de mes rires alors qu'on s'enfuyait ; j'étais encore jeune, et papy m'avait mis en garde nombre de fois après cet évènement contre les pokémons méchants ou agressifs.

J'étais en train de mariner dans ma jalousie, songeant à la prochaine sortie capture où je leur montrerai tous, quand une silhouette adulte se planta près de nous, l'air peu content de nous. « Bonjour professeur ! Vous inquiétez pas, on a tout en mains ! » Il se pencha vers nous et tendit le doigt vers le riz à l'eau saumâtre, puis vers les carottes à moitié cuites, avec les épluchures. « Le riz ne cuira jamais bien, il est carbonisé. Vos carottes vont ramollir et être immangeables, surtout avec la peau. Vous n'avez jamais cuisiné avant ? C'est votre cours d'essai ? » Il nous regardai, l'air sérieux et grave. « Bah moi j'ai déjà cuisiné avec papy. Mais c'est mon premier cours ici. »

On avait fait des bêtises ? Mais on était pas sensés venir s'amuser ici ? Je baissais les yeux, penaud.

HRP. si, mais tu crois qu'à son âge, il s'intéresse vraiment à la cuisine ? ce qui l'intéresse c'est être pote avec aby 8D

Aby aimait bien Fitz'. Tout comme elle, il avait l'air d'être un grand aventurier. Peut-être qu'un jour ils pourraient faire équipe pour trouver un objet rare ou démanteler un vil complot. Evidemment leurs pokémons seraient de la partie ! Indispensables au sauvetage du monde. Bref, du coup, elle buvait les aventures qu'il lui racontait.

« Moi, j'ai jamais cuisiné ! » Aaah, ça craint. Le professeur n'avait vraiment pas l'air content. Apparemment rien n'allait dans la préparation des deux Raikous ! Probablement plus douée pour s'apporter des ennuis que pour cuisiner, Aby ajouta un petit « Et si on rajoute du sel, c'est pas bon ? » Le sel, cette petite poudre blanchâtre, issue du séchage d'une eau salée. D'ailleurs, il n'y a pas de l'eau salée uniquement dans la mer ! Aby avait trouvé une fois une grotte en montagne qui était pleine d'eau. De l'eau salée.
Bien qu'elle n'ait jamais cuisinée, elle savait que le sel... rehaussait un peu le goût des choses des fois. Il donnait une note d'aventure, un petit brin de folie dans le plat. Comme si il était une poudre magique qui résoudrait le problème culinaire alarmant des deux élèves.

Le professeur fronça un peu plus les sourcils et attendit quelques secondes avant de reprendre « Te moquerais-tu de moi ? » ... A l'évidence, non, le sel n'était pas une poudre magique.
Aby tourna légèrement la tête pour jeter un coup d'oeil à son camarade, ne sachant trop quoi faire. La situation était mauvaise. L'ennemi restait planté face à eux. Bientôt il cracherait peut-être du feu. Les deu héros ne pouvaient pas rester à sa merci. La victoire du mal serait trop facile. Non. Non, leur fin n'était pas arrivée. Il n'était pas encore l'heure.
La gamine prit une grande inspiration. Il était temps de passer à l'action. « AYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! » Elle se leva de son tabouret, saisit le poignet de Fitz et s'enfuit en courant de la salle, traînant de force le rouquin derrière elle. Le professeur se retourna en leur criant dessus. Jamais elle ne laisserait un tel dragon la mettre en échec. Elle sauverait les élèves de cuisine de cette sorcière. C'était dit ! Mais l'heure était clairement à la retraire, les deux compères avaient fait une erreur quelque part. « Cours cours cours cours cours ! »

Aby n'avait toujours pas lâché Fitz.